Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires
Grève générale mardi 4 avril
jeudi 30 mars 2006
La journée de grève et de manifestations du 28 mars a été une
véritable déferlante populaire contre le CPE. Malgré près de 3
millions de manifestants et une très grande majorité de français
opposée à ce projet, le gouvernement refuse de le retirer.
L’intersyndicale et la coordination étudiante appellent à une nouvelle journée nationale de grève et de manifestations le 4 avril. Si
le gouvernement ne cède pas, il faut préparer les conditions de la
grève générale reconductible.
Après le Contrat nouvelle
embauche (CNE) pour les entreprises de moins de 20 salariés,
le gouvernement veut imposer
le Contrat première embauche
(CPE) pour les jeunes jusqu’à
26 ans. CNE et CPE comportent
une disposition qui institutionnalise la précarité : le salarié
peut être licencié sans justification pendant deux ans.
La loi dite “Pour l’égalité des
chances” qui institue le CPE
comporte aussi d’autres
mesures socialement régressives : la possibilité d’entrer en
apprentissage à 14 ans ; la possibilité de faire travailler de nuit
les jeunes à partir de 15 ans ; la
possibilité de supprimer les allocations familiales aux familles.
C’est aussi cette loi qu’il faut
aujourd’hui remettre en cause
dans sa totalité.
La mobilisation contre le CPE
s’appuie sur l’unité de la jeunesse et des salariés. Bloquer le
CPE, c’est bloquer le développement de la précarité, non seulement pour les jeunes, mais
pour tous les salariés. En effet,
le gouvernement a clairement
annoncé la couleur : après la
mise en place du CPE, il veut
s ’ a t t a q u e r, comme le lui a
demandé le Medef, au Contrat à
durée indéterminée (CDI).
L’objectif est d’en finir avec les
garanties que les salariés ont
obtenues et de pouvoir généraliser la précarité et l’insécurité
sociale, et conforter ainsi le rapport de force en faveur du patronat.
C’est dire si gagner contre le
CPE est décisif pour l’avenir. Si
le gouvernement ne cède pas
après les énormes manifestations du 28 mars, il faudra aller
plus loin. La journée de grèves
et de manifestations du 4 avril
décidée par l’intersyndicale et la
coordination étudiante doit être
une nouvelle étape de la mobilisation.
L’Union syndicale Solidaires
met en débat parmi les salariés
la perspective de la grève géné-
rale reconductible.
Contre le CPE nous allons gagner !
Pour justifier le CPE, le gouvernement a mis
en avant le fort chômage des jeunes, 22 %,
qui serait une exception française. Ce chiffre
n’a pourtant aucune signification, car il
compte, de fait , comme chômeurs les
jeunes qui sont en formation, c’est-à-dire les
deux tiers des 16-24 ans.En réalité le chiffre
réel du chômage des jeunes est légèrement
inférieur à 8 %, la France se situant exactement dans la moyenne de l’Europe des
Quinze. C’est certes déjà trop, mais on est
loin de la situation catastrophique qui est
présentée pour justifier des mesures socialement régressives.
Il en est de même sur l’accès à un Contrat à
durée indéterminée (CDI) pour les jeunes.
70 % des jeunes actifs sont en CDI trois ans
après être sortis de leur formation. Le vrai
problème concerne les non qualifiés qui ne
sont que 52 % en CDI au bout de 3 ans.
Or, le CPE ne peut absolument pas
répondre à ce problème qui trouve sa source dans la politique d’embauche des entreprises. En effet, les entreprises préfèrent toujours, lorsqu’elles en ont le choix , recruter
des salariés ayant un niveau de qualification
supérieur au poste demandé. Pour résoudre
ce problème, il faudrait agir directement sur
le marché du travail en obligeant les entreprises à recruter du personnel non qualifié
pour les postes non qualifiés. Une mesure
possible, mais en rupture avec les politiques
libérales de laisser faire.