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Il y a urgence à répondre à la colère légitime. Sans justice, il n’y aura pas de paix

Commniqué de l’union syndicale Solidaires

vendredi 30 juin 2023, par Solidaires Rhône R.L.


Voir en ligne : https://solidaires.org/sinformer-et...

Solidaires Rhône fait sien le communiqué de notre Union Nationale Solidaires (ci-dessous). À Lyon, notre solidarité s’étend également à toutes les personnes touché·es de près ou de loin par ces évènements.

La préfecture du Rhône a fait appel au RAID et à un hélicoptère. Nous dénonçons fermement cette escalade inquiétante, disproportionnée et militarisée du contrôle policier et de la répression.

Quatre personnes au moins ont été interpelées à Lyon. Nous exigeons le respect de leurs droits et une procédure judiciaire équitable. Nous connaissons trop bien les comparutions immédiates et les condamnations « pour l’exemple » dans de tels contextes.

Les transports en commun du réseau TCL seront fermés ce soir à partir de 20h, de façon certaine pour ceux desservant la périphérie de Lyon et la banlieue (bus et tramways), et en fonction des circonstances pour ceux desservant le centre (métros et funiculaires), où une manifestation commémorative était prévue. Si la protection physique des personnels du TCL doit être une évidence, nous constatons tout de même une mesure opportuniste de ségrégation spatiale, raciste et de contrôle de la population. Les administrateurs des TCL ne nous avaient habitué·es ni à une telle réactivité, ni à un tel souci du bien-être de leurs salarié·es. Nous notons aussi qu’elle précède de quelques heures la déclaration de Darmanin qui demande aux préfectures d’arrêter les transports en commun à partir de 21h.

La préfecture du Rhône, faisant feu de tout bois, interdit de plus les cortèges, défilés et rassemblements revendicatifs ce vendredi 30 juin 2023 à Lyon sur un périmètre extrêmement large à partir de 18h, avec un préavis d’à peine deux heures. Cette mesure restreint évidemment la liberté d’expression et entrave le droit à manifester. Nous savons par expérience qu’elle servira également de prétexte pour contrôler, harceler et réprimer toute personne jugée « suspecte » par le bras armé, raciste et réactionnaire de l’État. Cette mesure est une porte ouverte à l’arbitraire policier. Ces dernières semaines, à Lyon, la préfecture a délogé des migrant·es, a laissé les fascistes basés dans le Vieux Lyon sévir en toute impunité, a tabassé des manifestant·es et des militant·es syndicalistes. Nous craignons le pire pour la suite et nous ne nous tairons pas.


La révolte monte et se propage depuis le meurtre du jeune Nahel par un policier à Nanterre. Une partie de la jeunesse s’identifie et se solidarise, n’accepte pas d’attendre que la situation se reproduise. La situation n’est pas issue d’un acte isolé ou d’un simple accident. C’est le résultat de gouvernements successifs qui nient le racisme structurel et le système des violences policières. C’est le résultat de décennies de politiques répressives, héritières des pratiques de gestion coloniale des populations, qui se retrouvent dans la gestion des quartiers populaires. C’est le résultat des inégalités sociales et territoriales, de la destruction des services publics, de la masse des logements indignes, du démantèlement du tissu associatif, qui concerne au quotidien des millions de travailleuses et travailleurs.

Globalement, ce sont des symboles de l’Etat qui sont visés par des dégradations ou des destructions. Il est toujours regrettable de voir des établissements scolaires endommagés, mais cela ne saurait être instrumentalisé comme écran de fumée pour ne pas s’attaquer aux causes profondes de la révolte. Des commerces de grandes chaînes ont également été visés. Si un effet d’aubaine peut exister, nous ne pouvons qu’être frappé·es par les images de caddies pleins de produits de première nécessité qui jettent une lumière crue sur la crise sociale liée aux salaires et à l’inflation.

Il faut mettre fin à ces meurtres, apporter des réponses politiques et sociales et des mesures concrètes, à commencer par une réforme de la loi de 2017 sur les conditions d’usage des armes par la police et au-delà de toute l’institution policière. Il faut détruire le système raciste, développer et renforcer les services publics et la justice sociale. C’est le seul moyen de faire retomber la tension : changer en profondeur.

Hélas, le gouvernement semble vouloir s’enfermer dans une approche répressive et la pression sur la mise en place de l’état d’urgence augmente d’heure en heure. Nous sommes très inquiet·es des arrestations massives, des violences et de la répression que vont subir des milliers de jeunes probablement sans le respect de leurs droits. Nous venons d’apprendre qu’une personne a été tuée par balle en Guyane sans en connaître encore les détails.

Nous ne devons pas rester silencieux/euses ou passifs/ives devant cette situation. Il faut essayer, à tous les niveaux, d’initier des cadres unitaires larges pour peser sur la situation. Sans justice, il n’y aura pas de paix.





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