le premier établissement pour mineurs (EPM) devrait rentrer en fonction en
juin 2007 à Meyzieu.

Le programme de construction de sept établissements pénitentiaires pour
mineurEs - en clair prison pour gosses !- est sur le point de s’achever.
Chacun de ces établissements accueillera 60 mineurEs, emploiera 150
personnes et coûte autour de 12 millions d’euros. Ces taules devront donc
être rentabilisées. Et l’histoire des prisons a toujours montré que les
places créées étaient immédiatement remplies. Les juges vont donc se
mettre à condamner systématiquement des enfants (à partir de 13 ans) à des
peines d’incarcération.

C’est en 2002 que l’âge minimum légal pour aller en prison est passé de 16
à 13 ans.

Cette mesure fait partie de toute une nouvelle politique qui consiste à
ressortir les vieilles recettes, celles qui ont depuis longtemps fait la
preuve de leur absurdité. La dernière maison de correction, ouverte en
1970, avait été fermée au bout de huit ans : 80% des mineurEs qui en
sortaient se retrouvaient derrière les barreaux l’année qui suivait. Vingt
ans plus tard, la logique "on cherche pas à comprendre" ets déjà de
retour : création des Centres Educatifs Renforcés en 1998, puis des Centres
Educatifs Fermés en 2002, et aujourd’hui les EPMs, la prison-école dans
son perfectionnement disciplinaire ultime. Un lieu où tout est pensé, où
l’enfant ne sera jamais hors du regard d’adulte, où l’emploi du temps sera
quadrillé à la minute, où le sprot de sera pas récréatif mais éducatif, le
tout sans mirador, pour "atténuer l’image carcérale", mais entouré d’un
mur de sept mètres de haut.
Des professeurEs et des éducateurICEs seront appelés à y travailler :
s’agit-il là du cadre idéal pour une relation éducative épanouissante ?

L’enfermement ne résoud rien : posons les problèmes autrement !