Communiqué de presse
mercredi 10 mai 2023, par
L’union départementale Solidaires Rhône, toujours pleinement engagée dans le combat intersyndical contre la réforme des retraites, se félicite de l’affluence historique, 45 000 personnes, à la manifestation lyonnaise du 1er mai 2023.
Elle rappelle son attachement à des manifestations populaires, ouvertes, rassembleuses. Elle déplore une gestion policière dangereuse tout le long de la manifestation, émaillée de violences policières.
Les itinéraires proposés par l’intersyndicale à la préfecture en amont de la date de la manifestation devaient limiter l’escalade des tensions. Ces parcours ont été refusé par la préfecture pour des motifs de protection de commerces de luxe, et le parcours finalement retenu a été imposé par la préfecture. Celle-ci a, par la suite, refusé la mise en place d’un itinéraire bis alors que la manifestation peinait à s’élancer, solution pourtant standard dans d’autres villes.
Solidaires Rhône constate que la préfecture du Rhône continue de concentrer ses effectifs sur la fermeture illégitime et dangereuse de la rue de la Barre alors que le blocage de la circulation n’est pas correctement fait autour des manifestations. Pendant la manifestation, nos militant·es ont également pu constater que les pompiers étaient empêchés par la préfecture d’intervenir contre certains incendies. Les cortèges syndicaux ont été exposés en particulier à des feux se propageant de voiture en voiture, ce qui aurait dû être évité grâce aux pompiers. Ces feux ont poussé nombre de manifestant·es voire des cortèges entiers, dont le cortège familles que nous hébergions, à quitter la manifestation bien avant l’arrivée place Bellecour.
De plus, les militant·es de l’intersyndicale rassemblé·es autour de la banderole de tête, dont plusieurs militant·es de Solidaires Rhône, ont été confronté·es à un épisode de violences policières d’une intensité inouïe un peu avant le pont de la Guillotière. Malgré la présence d’un service d’ordre clairement identifiable, ce cortège a été la cible d’une pluie de grenades lacrymogènes, d’au moins une grenade de désencerclement, et a dû faire reculer la police pendant plusieurs centaines de mètres pour pouvoir avancer et poursuivre la manifestation. Suite à cet épisode, plusieurs militant·es de l’intersyndicale ont dû être évacué·es.
À la sortie du pont de la Guillotière, devant la rue de la Barre fermée, le service d’ordre intersyndical, dont des militant·es de Solidaires Rhône, a de nouveau été victime de grenades lacrymogènes et des canons à eau.
La manifestation finalement arrivée place Bellecour a ensuite été dispersée prématurément par des arrestations infondées et de nouveaux tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement.
Solidaires Rhône prend acte du fait que la préfecture revendique dans la presse avoir validé ce jour-là les lâchers de lacrymogène un à un, et exige donc des explications.
Une semaine plus tard, lundi 8 mai, Emmanuel Macron et plusieurs ministres sont venus à Lyon piétiner l’héritage social de la résistance et de Jean Moulin. À cette occasion, un contre-rassemblement a été organisé par plusieurs organisations syndicales, dont Solidaires Rhône. Ce rassemblement s’est rapidement transformé en manifestation spontanée réunissant 5000 personnes. Malgré une forte présence syndicale visible tout le long de la manifestation, celle-ci a été durement réprimée. Les manifestant·es ont été victimes d’innombrables lâchers de lacrymogènes, et la camionnette de Solidaires Rhône a été directement ciblée par les grenades à de multiples reprises. De nouveau, Solidaires Rhône exige des explications.
Face à la montée des violences, Solidaires Rhône appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités : la réforme des retraites doit être retirée.